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Stabat Mater de Giovanni Battista Pergolesi
26 décembre, par Karima Romdane — musique classiqueLe Théâtre des Champs Elysées vous invite le samedi 7 janvier à découvrir un « tube » et une légende du baroque italien honoré par un duo rompu à ce répertoire exigeant. Avec ses délicieuses et poignantes dissonances, Pergolèse exprime au travers de son Stabat Mater la douleur de la Vierge Marie avec grandeur et délicatesse. Emmenée par Thibaut Noally, les voix de Bruno de Sà et Carlo Vistoli brilleront dans les pages diaboliquement difficiles de ce répertoire baroque.
Comment traduire en musique la douleur infinie qui terrasse une mère face au supplice de son fils ? C’est ce que parvient à faire Pergolèse dans son sublime Stabat Mater, œuvre déchirante, exceptionnelle de magnificence et de puissance évocatrice. Au service de ce bijou sacré, deux superbes voix de contre-ténors : Bruno de Sá, sopraniste brésilien à la voix proprement extraordinaire qui ne cesse d’étonner et d’éblouir, et Carlo Vistoli, ancien du Jardin des Voix qui a depuis chanté sur les scènes du monde entier. Avec leurs timbres si particuliers, mirifiques et brillants, ils rendront à merveille toute la force expressive qui habite également les airs d’opéras de Haendel, entre virtuosité étourdissante et profond lyrisme.
Avec : Bruno de Sà | sopraniste, Carlo Vistoli | contre-ténor , Thibaut Noally | direction et l’Orchestre National d’Auvergne. Production Les Grandes Voix. environ 2h20 entracte compris
Programme En première partie de programme
Haendel Gloria
Vivaldi Concerto pour violon RV 208 « Grosso Mogul »
Vos invitto
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Pinocchio de Giorgio Agamben. Philosophie du pantin
22 décembre, par Stefano Palombari — livres, Carlo Collodi, Giorgio Agamben, Giorgio ManganelliQue peut-on dire de plus sur cette marionnette victime des versions les plus diverses et disparates ? Giorgio Agamben, philosophe omnivore qui passe avec aisance d’une étude sur le jardin d’Éden au personnage inventé par Collodi, nous livre une interprétation subtile et illustrée de l’histoire du célèbre « burattino ».
Le point de départ est l’ouvrage de Giorgio Manganelli Pinocchio un libro parallelo (Pinocchio un livre parallèle) publié en 1977. L’opération d’analyse littéraire et interprétative à laquelle Manganelli soumet le texte de Collodi permet d’en saisir toute la richesse. La métamorphose et plus précisément l’anthropomorphose, considérée par la vulgarisation de ce personnage le nerf de la fable qui le concerne, perd sa centralité. C’est le contexte qui prend le dessus.
Agamben reprend les arguments de l’autre Giorgio, que l’on perçoit constamment en filigrane, pour les pousser encore plus loin et les intégrer à ses réflexions et à celles d’autres commentateurs. Cependant, il se permet également de s’en détacher lorsque l’occasion se présente. Comme en tout début d’ouvrage, là où Maganelli avance l’hypothèse d’une coquille dans l’incipit du roman de Collodi, Agamben l’exclue résolument.
Le monde créé par Collodi est un monde où l’humain n’est qu’une partie de la nature au même titre que les autres animaux. Au cours de ses péripéties, Pinocchio trébuche régulièrement sur des rencontres animalières, le chat, le renard et même des limaces, des grillons…. Son univers est tellement peuplé d’animaux que lui-même pendant une période, s’est mué en âne, avec ses camarades de mésaventure.
L’épilogue de l’histoire du pantin est dense de significations. Même si Maganelli dit, à juste titre, que « aucun livre n’a de fin », théorie reprise quelques années plus tard par l’allemand Michael Ende, dans les dernières pages du livre, la marionnette en tant que telle arrête d’être « animée » pour demeurer dans le monde de façon purement statique, à côté de l’enfant en chair et en os. Ce qui contredit la « vulgate banalisante », qui prétend la transformation, presque une transsubstantiation, définitive du bois en chair, de pantin en garçon. La double nature persiste donc à la fin du roman.
Mais là où Agamben s’éloigne totalement du « commentateur parallèle », comme il appelle Manganelli, c’est dans les dernières pages où il introduit le concept de rêve selon la définition de l’anthropologue Géza Róheim, élève de Ferenczi. Sur la base de la « triple équation entre rêve, conte et vie suggérée par Róheim », l’histoire de Pinocchio acquiert une toute autre dimension.
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De Rome à Paris, le festival du cinéma italien de retour en janvier 2023
21 décembre, par Roberta Spirito — cinéma, Alberto Lattuada, Antonio Pietrangeli, Bernardo Bertolucci, Carlo Lizzani, Cesare Zavattini, Dino Risi, Edoardo Leo, Federico Fellini, Francesco Maselli, Gianfranco Rosi, Giovanni Troilo, Kim Rossi Stuart, Michelangelo Antonioni, Paolo Virzì, Pier Paolo Pasolini, Pupi Avati, Roberto Andò, Stefania SandrelliRendez-vous incontournable du cinéma italien en France, le festival De Rome à Paris revient du 12 au 15 janvier 2023. Il change de décor et investit deux merveilleux cinémas du quartier Latin : le Christine Cinéma Club et Écoles Cinéma Club, cinéma de référence notamment pour les films du patrimoine italien.
Les spectateurs viendront découvrir au Christine Cinéma Club, une sélection de dix longs-métrages italiens de 2022 encore inédits en France, en présence des équipes des films qui viendront échanger avec le public. Voici les films de l'édition 2023 : Siccità de Paolo Virzì, Brado de Kim Rossi Stuart, La stranezza, de Roberto Andò, Dante de Pupi Avati, Notte Fantasma de Fulvio Risuleo, Il Posto de Mattia Colombo et Gianluca Matarrese, Margini de Niccolò Falsetti, Piano Piano de Nicola Prosatore, Una Femmina de Francesco Costabile et Settembre de Giulia Louise Steigerwal.
Le volet professionnel du festival se déroulera les 12 et 13 janvier. Organisées en coopération avec Unifrance et le CNC, les rencontres de coproduction permettront de présenter une quinzaine de projets italiens de films, de séries, de documentaires ou d’animation en recherche de partenaires français (producteurs, vendeurs, distributeurs). Une session de Work in Progress sera l’occasion de présenter aux professionnels français, des bandes annonces et des extraits de films à venir.
Une sélection de 20 photographies extraites de l’exposition « La Mémoire des gares / La Memoria delle Stazioni », par les Archivio Luce Cinecittà en collaboration avec la Fondazione FS Italiane, sous la direction de Chiara Sbarigia, présidente de Cinecittà.
L’exposition qui aura lieu du 12 au 31 janvier 2023 à la Galerie Paris Cinéma club, fera dialoguer l'immense fonds de documents et d'images des Archivio Luce Cinecittà (l'une des plus riches collections d’archives au monde, véritable mémoire audiovisuelle de l’Italie et du bassin méditerranéen au XXe siècle) - enrichi d’images de la Fondazione FS Italiane (qui sauvegarde et gère le patrimoine historique des chemins de fer italiens), avec les récits d'écrivains qui font revivre la mémoire de la gare de leur ville. Après avoir constaté l’absence d’œuvres de photographes féminines sur la période concernée, Chiara Sbarigia a fait appel à une jeune artiste de renom, Anna Di Prospero, pour qu'elle apporte, à travers son objectif, une indispensable vision féminine du monde exploré dans cette exposition.
Une rétrospective sur Rome, la città eterna, sept films sont au programme de la rétrospective en hommage à Rome, proposée aux Écoles Cinéma Club dans le cadre du jumelage entre les villes de Rome et Paris. Les films que vous pourrez voir sont les suivants Io la conoscevo bene (Je la connaissais bien- 1965), le chef d’œuvre d’Antonio Pietrangeli avec Stefania Sandrelli, Mario Adorf, Jean-Claude Brialy ; L'amore in città (L’Amour en ville - 1953) film en 6 épisodes réalisés par Michelangelo Antonioni, Federico Fellini, Alberto Lattuada, Carlo Lizzani, Francesco Maselli, Dino Risi et Cesare Zavattini ; La Commare secca (Les Recrues - 1962), premier film de Bernardo Bertolucci, tourné sous le patronage de Pasolini ; Poveri ma belli (Pauvres mais beaux - 1956), une farce critique sur le mâle italien et son obsession pour le sexe opposé de Dino Risi, tournée en extérieur pour un formidable témoignage sur la ville de Rome et ses habitants. Sacro Gra de Gianfranco Rosi, Lion d’Or à Venise en 2013, Power of Rome de Giovanni Troilo, dans lequel le comédien Edoardo Leo - très aimé en Italie- parcourt les rues de sa Rome natale en la regardant d'un œil neuf et en revisitant l’histoire romaine, dans un mélange de docufiction, de récits de voyage, mêlant documents d’archives, reconstitutions audacieuse, pièces de théâtre… Et pour terminer Lasciarsi un giorno a Roma comédie récente du même Edoardo Leo, raconte de manière ironique et désenchantée les difficultés liées.
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Les Huit montagnes d’après le roman de Paolo Cognetti
19 décembre, par Stefano Palombari — cinéma, Alessandro Borghi, Filippo Timi, Luca Marinelli, Paolo Cognetti''Au centre de la terre se trouve le plus haut sommet du monde, le mont Meru, entouré de huit mers et de huit montagnes. La question est : quel est celui qui a le plus appris, celui qui s’est rendu sur les huit montagnes, ou celui qui a grimpé au sommet du mont Meru ?''
Mercredi 21 décembre 2022 sort au cinéma Les Huit montagnes, film de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch qui a reçu le prix du jury au dernier festival de Cannes.
Tiré du roman homonyme de Paolo Cognetti et porté par un casting d’exception (Luca Marinelli, Filippo Timi, Alessandro Borghi…) Les huit montagnes est un film d’une rare justesse. Sa durée, plus de deux heures, ne doit pas effrayer. C’est un film profond qui ne tombe jamais dans la pédanterie. Les réalisateurs ont su trouver le ton juste pour accompagner la narration qui ne présente jamais de fausse note. Les acteurs sont époustouflants dans leur rôle. Luca Marinelli et Alessandro Borghi, bien que tous les deux romains, sont parfaitement à l’aise dans la peau d’un turinois pour le premier et d’un montagnard de la Vallée d’Aoste pour le deuxième.
Pietro est un garçon de la ville, Bruno est le dernier enfant à vivre dans un village oublié du Val d’Aoste. Ils se lient d’amitié dans ce coin caché des Alpes qui leur tient lieu de royaume. La vie les éloigne sans pouvoir les séparer complètement. Alors que Bruno reste fidèle à sa montagne, Pietro parcourt le monde. Cette traversée leur fera connaître l’amour et la perte, leurs origines et leurs destinées, mais surtout une amitié à la vie à la mort.
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In Viaggio, Gianfranco Rosi sur les pas du Pape
16 décembre, par Marco Lotti — cinéma, Gianfranco RosiGianfranco Rosi est un grand réalisateur fasciné par les déplacements, qu'il s'agisse de voyages, migrations ou simples visites... Après avoir suivi les migrants ou les automobilistes sur le GRA (Grande raccordo anulare, périphérique de Rome), avec In Viaggio, il s'attaque à un voyageur hors du commun : Le saint père. Plus qu'un documentaire, c'est une mosaïque où les différentes interventions de Francesco dans les lieux les plus chauds et emblématiques du globe, prennent du sens par simple juxtaposition.
Le film sortira en salle le mercredi 14 décembre 2022. Grâce au partenariat avec le distributeur vous pouvez tenter de gagner quelques invitations participant à notre jeu-concours.
Il y a presque dix ans, pour son premier voyage, le pape François se rend sur l’île de Lampedusa, où il fait appel à la solidarité avec les migrants. Depuis le début de son pontificat, il a déjà visité 53 pays, s’exprimant tour à tour sur la pauvreté, la dignité, le climat, les migrations et la condamnation de toutes les guerres. A travers un montage d'archives, Gianfranco Rosi retrace l'itinéraire du pape, témoin de la misère du monde et toujours plus conscient des limites du réconfort de ses paroles.
« Pour François, le voyage est intellectuel et spirituel. L’idée de ce pape sans cesse en mouvement, parcourant le globe, me fascinait. J’ai demandé à voir quelques images de ses voyages, et je me suis vite retrouvé à regarder des dizaines d’heures de rushes. C’est à ce moment-là que j’ai pensé à en faire un film, même si j’ignorais alors quelle forme il pourrait prendre. » Gianfranco Rosi